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Salma Lahlou sur les plafonds de Melehi : « Non, je n’ai fait aucune proposition d’acquisition »

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Face à l’ampleur de la polémique autour la vente prochaine des plafonds intégrés de Melehi et de Chabâa, les langues se délient. Une source proche du propriétaire de l’hôtel Les Roses du Dadès – qui, lui, ne souhaite pas s’exprimer – a dévoilé les enregistrements d’une négociation de vente antérieure à celle d’Artcurial. La curatrice Salma Lahlou s’explique.

Une source proche du propriétaire nous a fait parvenir des enregistrements téléphoniques dans lesquels on vous entend négocier une offre pour les plafonds de Melehi. Confirmez-vous cette information ? 

Non je n’ai fait aucune proposition d’acquisition pour les intégrations au propriétaire de l‘hôtel. J’ai fait une proposition d’accompagnement pour la conservation et la valorisation de l’ensemble par le propriétaire, qui l’a refusée. J’ai fait une proposition d’accompagnement pour la reprise de l’ensemble des intégrations par une institution à même d’en assurer leur préservation que le propriétaire a refusé. Devant son refus et sa volonté de vendre, un particulier, collectionneur d’art, qui était présent lors de ma visite à l’hôtel, s’est porté acquéreur mais sa proposition a été refusée par le propriétaire après plusieurs aller-retours.

Je dois par ailleurs rappeler que mes discussions avec le propriétaire de l’hôtel ont toujours porté sur l’ensemble des intégrations et non pas seulement sur les plafonds car j’ai depuis le début appréhendé le tout comme un ensemble indivisible. Pour preuve, le propriétaire était prêt à céder immédiatement un bas-relief de Melehi à ce particulier et je m’y suis opposée.

 

 Si une offre a été faite notamment pour les plafonds peints, cela nécessitait de les retirer de leur intégration dans l’hôtel. Quel était votre objectif ?

Vous savez, ma position dans cette affaire est très claire. Depuis le début, mon objectif est la préservation de ce patrimoine dans son ensemble. Je l’ai porté avec le propriétaire, avec  l’Institut National des Sciences de l’Archéologie et du Patrimoine que j’ai immédiatement contacté au lendemain de ma visite à l’hôtel, le ministère de la Culture auprès de qui j’ai déposé un dossier comprenant les photos que j’ai prises et des membres fondateurs de la lettre ouverte à destination du ministère de la Culture et de la FNM. Si cette préservation impliquait que les intégrations soient retirées, mon objectif aurait été de le faire dans les règles de l’art, en faisant respecter les droits et obligations qui s’y rattachent, dont l’application du droit d’auteur.

Je rappelle que je suis commissaire indépendante et consultante en art. Je travaille autant sur des projets de conseil et d’acquisition que des projets de recherche et de conservation. Je précise ces points à titre d’éclairage pour éviter de tomber dans des raccourcis et rappeler que oui, nous pouvons travailler pour le marché de l’art, garder une éthique et respecter les règles de droit applicables en matière de biens culturels.

Propos recueillis par Emmanuelle Outtier

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