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TAYMOUR GRAHNE: « LE MARCHÉ DE L’ART EST TROP CENTRÉ SUR L’OCCIDENT »

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Ex-blogueur à succès, né à Londres d’une mère libanaise et d’un père finlandais, Taymour Grahne, 25 ans, a ouvert sa galerie fin 2013 dans le quartier de Tribeca à New York. Ce passionné d’art contemporain y présente essentiellement des artistes arabes ou iraniens, Hassan Hajjaj, Lamia Joreige, Nicky Nodjoumi, et depuis peu Mustapha Akrim et Fayçal Baghriche.

 

propos recueillis par Alexandre Aublanc

 

Vous êtes l’un des seuls galeristes de New York, avec Leila Heller, à présenter majoritairement des artistes de la zone MENA. Pourquoi ce choix ?

Il y a quelques années, j'ai créé un blog (Art of the Mid East) dédié à l'art contemporain du Moyen-Orient. Grâce à lui, j'ai rencontré beaucoup d’artistes de la région, des personnes qui font un travail fantastique. Quand j’ai ouvert la galerie en 2013, je me suis donc naturellement tourné vers eux pour les représenter à New York. J’étais certain que ces artistes seraient bien reçus ici, parce que c'est une ville incroyablement cosmopolite et l'une des principales capitales mondiales de l'art. Néanmoins, je ne veux surtout pas être présenté comme un galeriste exclusivement spécialisé dans les artistes arabes ou iraniens. Je me place plutôt dans un contexte international avec des personnalités de différentes parties du monde, notamment l’Amérique du Sud, l’Afrique et l’Asie du sud-est. D’une manière générale, je m’intéresse aux artistes qui viennent de pays négligés par un marché de l'art que je trouve trop centré sur l’Occident.

 

Quelle est l’attitude du marché américain à l’égard des artistes de la région MENA ?

Les Etats-Unis sont un pays d’immigrés, ce qui rend les collectionneurs américains plutôt curieux, notamment en ce qui concerne l'art contemporain du Moyen-Orient. Plusieurs facteurs expliquent cette situation, en premier lieu le fait que de nombreuses institutions américaines ont ouvert la voie en collectionnant et exposant des œuvres d'artistes de cette région. Je pense au Metropolitan Museum of Art, qui a une fantastique collection d'art contemporain iranien, et à l'Asia Society, qui présentait récemment une exposition historique sur l'art moderne iranien. Le MoMA et le Guggenheim ont également acquis des œuvres d'artistes du Moyen-Orient, tout comme le LACMA. Les musées ont donc joué un vrai rôle d'avant-garde, ce qui a considérablement influencé les collectionneurs particuliers. Les maisons de ventes et les foires, comme Art Dubai et Abu Dhabi Art, ont également eu une influence non négligeable dans la sensibilisation du public américain.

 

Qui sont vos clients ?

La majorité des acheteurs de la galerie est composée de particuliers, essentiellement des Américains, et d’institutions basées à New York. Par exemple, le Metropolitan Museum of Art a récemment acquis une œuvre du peintre iranien Nicky Nodjoumi, qui a inauguré la galerie. Nous avons aussi de nombreux contacts avec des institutions dans d’autres villes, comme à Los Angeles avec le LACMA ou encore à Durham en Caroline du Nord avec le Nasher Museum of Art.

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