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Vente PIASA : 5 oeuvres à collectionner

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Pour sa vente d’automne, le 15 novembre prochain, PIASA passe sous le marteau 116 lots qui rassemblent plusieurs grands noms de l’art contemporain du continent. Cinq œuvres à ne pas manquer.

El Anatsui (né en 1944, Ghana), Cloth with history II, 1993, Technique mixte sur bois, 59 × 160 cm.

El Anatsui

Estimations: 40 000 / 60 000 €

Artiste singulier s’il en est, El Anatsui repousse, depuis les années 1990, les limites de la sculpture avec ses suspensions métalliques monumentales réalisées à partir de bouchons de bouteilles. Mais d’autres médiums comme le bois et la céramique occupent une place importante dans son œuvre.

Cloth with history II, présentée en vente pour la première fois, est un exemple de ce travail sur bois exécuté selon une technique – le brûlage – que l’artiste expérimente à ses débuts, dès 1975. Les lacérations que l’on peut observer sur la partie haute de la pièce sont pour El Anatsui une manière de parler de la violence culturelle et politique exercée sur l’Afrique par les empires européens à l’époque de la colonisation. Les tableaux en reliefs qui en résultent rappellent les étoffes tissées par les peuples Ewe dans lesquelles l’artiste puise son inspiration.

El Anatsui est sans aucun doute le plasticien ghanéen le plus reconnu sur la scène artistique contemporaine internationale : à la 56e Biennale de Venise, il recevait le Lion d’or pour l’ensemble de sa carrière. En 2020, l’exposition monographique « El Anatsui, Triumphant Scale », curatée par Okwui Enwezor et Chika Okele-Agulu, était inaugurée à la Haus der Kunst de Munich. Cette année, c’est au tour de la Tate Modern de Londres de célébrer le plasticien pour son 79e anniversaire en exposant l’installation Behind the Red Moon dans la Turbine Hall.

Kay Hassan (né en 1956, Afrique du Sud), Sans titre (couple), 1993, Collage et peinture sur papier - Signé et daté "Kay Hassan 93" en bas au centre. Annoté "14" en bas au centre 125x107 cm.

Kay Hassan

Estimations: 15 000 / 20 000 €

Natif de Soweto, Kay Hassan nous invite dans un monde où l’art dépasse l’esthétique pour transmettre un message profond d’empouvoirement. Le plasticien a travaillé aux côtés de David Koloane, Patrick Motloa et Sam Nhlengethwa à la Bag Factory, une des premières structures qui prônait la mixité raciale malgré les lois ségrégationnistes de l’apartheid.

La toile Sans titre (Couple), datée de 1993, est l’une des premières de l’artiste où la technique du collage de bouts d’affiches, dit « construction paper », remplace la peinture. En parcourant des kilomètres pour récupérer ce matériel devenu « déchet » et le transformer en scènes de vie, Kay Hassan s’est retrouvé propulsé sur le devant de la scène sud-africaine. L’artiste a ainsi été invité à la Biennale de Gwangju en 1995, à la seconde Biennale de Johannesburg en 1997, puis à la Biennale de Venise en 2015, à l’invitation du commissaire d’exposition Okwui Enwezor qui lui a d’ailleurs consacré une monographie.

Yasmine Bellouch

Fatma Mahieddine dite Baya (1931 - 1998, Algérie), Sans titre, vers 1970, Gouache sur papier Canson, 50 x 50 cm.

Fatma Mahieddine dite Baya

Estimations: 8 000 / 12 000 €

Le vocabulaire plastique de Baya, figure majeure de l’art moderne algérien, se distingue par des formes organiques, sinueuses et simples utilisant une palette de couleurs vives et audacieuses pour l’époque. Ici, la présence du luth atteste d’une œuvre réalisée après son mariage avec le musicien El Hadj Mahfoud Mahieddine en 1953, une période où elle introduit au sein de ses compositions des instruments de musique zoomorphes.

Découverte par le public parisien en 1947 lors d’une exposition à la galerie Maeght alors qu’elle n’a que seize ans, la jeune Baya a très tôt côtoyé les cercles d’artistes de la capitale française. Reconnue en son temps par les plus grands – la préface du catalogue de sa première exposition parisienne avait été rédigée par André Breton en personne – l’artiste a bénéficié cette année d’une rétrospective à l’Institut du Monde Arabe.

Ses œuvres sont présentes dans les collections françaises du musée d’art moderne de la ville de Paris et du Centre Pompidou, en France. Le MoMa à New-York ou le musée des Beaux- Arts de Montréal compte aussi l’artiste dans leurs collections.

Salah Elmur (né en 1966, Soudan), Family day out, 2016, Acrylique sur toile - Signé et daté "S.ELMUR.2016" en bas à gauche, 89 x 119 cm.

Salah Elmur

Estimations: 18 000 / 25 000 €

Peintre, graphiste, auteur et cinéaste, Salah Elmur est l’un des principaux représentants de l’École de Khartoum avec Ibrahim El-Salahi. La toile Family day out, exposée en 2018 à la Saatchi Gallery, dépeint une sortie en famille dans la forêt de Sunut, l’une des rares forêts urbaines encore existantes au Soudan. Les personnages aux proportions déformées et cernés de noir sont caractéristiques de son oeuvre entièrement inspirée par ses propres photographies de famille.

Les œuvres de l’artiste sont présentes dans de nombreuses collections publiques et privées d’Afrique, du Moyen-Orient, d’Europe et d’Amérique du Nord (MACAAL, Minneapolis Institute of Art, Centre Pompidou, Sharjah Art Foundation,…).

Moshekwa Langa (né en 1975, Afrique du Sud), Overseas I - Overseas II, 2017, Technique mixte, 99 x 139 cm (chacune).

Moshekwa Langa

Estimations: 25 000 / 35 000 €

Artiste pluridisciplinaire, Moshekwa Langa utilise le dessin, l’installation, la vidéo et la photographie comme mode d’expression. Depuis le milieu des années 1990, il développe une œuvre basée sur l’association d’éléments disparates, l’expérimentation de matériaux, l’intuition et le geste pour retranscrire les « souvenirs fugitifs » de son enfance sud-africaine, dans la petite ville de Bakenberg.

De nombreuses expositions personnelles lui ont été consacrées (Kunsthalle Bern en Suisse, The Renaissance Society à Chicago ou encore au Zeitz Mocaa à Cape Town ). Il a également participé à l’exposition collective « Afrique Capitales » sous la houlette de Simon Njami en 2017 et à celle de la Fondation Louis Vuitton « Art /Afrique, le nouvel atelier », la même année. Son travail a été vu dans de nombreuses biennales dont celles de Venise (2003 et 2009), de Berlin (2018) ou de Dakar (2018).

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