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[Work in progress] Les plaies architecturales d’Imane Djamil

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Forcée d’ajourner son projet de résidence d’écriture, la jeune photographe et performeuse s’est plongée dans ses archives pour bâtir une nouvelle série photo qui explore la notion de « géographie mentale ».

Résidence reportée pour Imane Djamil qui devait participer au Summer’s lab du Cube, à Rabat, avec son projet d’écriture de nouvelles. Intitulé provisoirement Étang Schneider, le récit situé aux alentours du lac d’Oulfa, dans la périphérie de Casablanca, relate la rencontre de deux adolescents marchant sur les pas d’une jeune fille qui « porte dans sa gorge une étrange créature végétale ». L’idée étant d’aboutir à la création d’une nouvelle graphique en collaboration avec la dessinatrice Majda Jarbili.

Série Dolores. Courtesy de l'artiste

En attendant, Imane a déterré une série de photographies couleurs prises en Californie et dans la région de Ouarzazate. Deux hauts lieux de cinéma et de fabrication de nos imaginaires individuels et collectifs, mais ces références intéressent peu l’artiste qui préfère mettre en avant la notion de « géographies mentales » initiée dans sa précédente série Tarfaya. Dans cette nouvelle série intitulée Dolores, la photographe fascinée par les ruines et les paysages désertés – ou désertiques – recherche des analogies avec les corps meurtris. Parlant à propos de ces photos « d’autoportraits », où affleure un réalisme magique qu’elle revendique, l’artiste ambitionne de donner corps métaphoriquement à des expériences intimes.

Série Dolores. Courtesy de l'artiste

Ces architectures le plus souvent pulvérisées l’amènent à s’interroger sur le dénigrement de notre société «pour tout ce qui n’est plus fonctionnel ». Réflexion d’autant plus intéressante à l’heure où chacun d’entre nous est le plus souvent dépossédé de sa force de travail ou de création. À l’image de la série Tarfaya – du nom d’une forteresse construite au 19e siècle par les Britanniques pour devenir un comptoir commercial, mais ayant au final fait office de prison sous occupation espagnole –, la série Dolores scrute ce que seraient « les véritables plaies » des paysages pour raconter une histoire intime de la violence.

Olivier Rachet 

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