YAMOU À L’ATELIER 21

Yamou, Les coulées 3, 2013, huile sur bois. Courtesy de l'Atelier 21

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« Yamou, la poétique de la germination »

 

L’épopée artistique de Yamou a traversé de multiples formes et influences depuis la préhistoire, de l’abstraction à la figuration. Le conservateur du Centre Pompidou Michel Gauthier retrace ce parcours fertile dans une monographie chez Skira, à paraître en novembre.

 

Entretien avec Michel Gauthier

Propos recueillis par Marie Moignard

 

 

Vous dites dans cet ouvrage que Yamou a maintenant atteint le sommet de son art. Quand et comment a-t-il franchi ce pas ?

Yamou devient Yamou quand vers 2003 se fixe, en termes de vocabulaire et d’iconographie, la poétique de la germination qui est au cœur de son art. Depuis cette date, tout en conservant le même lexique formel, la peinture de Yamou s’est développée, raffinée, jusqu’à atteindre ces dernières années des réussites tout à fait exceptionnelles. Je pense parmi d’autres à la série des Réactions (2011) ou aux Organismes (2013-2014). Yamou y parvient à contrôler ses images, en ménageant notamment de puissants effets d’échelle, tout en laissant le matériau pictural s’exprimer.

 

Sa nouvelle série exposée à L'Atelier 21 emploie une technique très particulière, celle d’un compresseur à air pour faire réagir directement la peinture sur la toile…

Je ne connais encore, pour l’heure, la série des Jardiniers que par l’intermédiaire de photographies. Cette nouvelle série introduit le motif de la main, celle du jardinier, qui entres autres gestes sème les graines que Yamou se plaît à figurer. Plantules et Cotylédon, tout particulièrement, me semblent être des toiles remarquables. Elles réussissent à introduire dans le jardin tout à la fois microscopique et planétaire du peintre une représentation du corps humain qui apparait, dans un arrière-plan un peu voilé, comme un souvenir, comme un fantôme. J’attends avec impatience de voir ces œuvres « in the flesh », comme on dit.

 

Yamou,

Du 21 octobre au 22 novembre 2014 à l'Atelier 21

Parution de sa monographie co-éditée par Skira et L'Atelier 21

© source AIC Press
Lettres Ouvertes, Mounir Fatmi, photo Marc Domage