Suite au séisme qui a dévasté la région du Haut-Atlas, la direction de la 1-54 a décidé de mener plusieurs actions solidaires. Touria El Glaoui nous a accordé un entretien exclusif.
Pouvez-vous nous parler de l’initiative mise en place durant l’édition londonienne de la 1-54 ?
Notre principale initiative est liée à Hassan Hajjaj qui nous a fait don de l’une de ses photos « Love Maroc » qui sera mise en vente par Christie’s en octobre. Il s’agit de la quatrième édition sur cinq d’une oeuvre en noir et blanc. La maison de vente aux enchères ne prendra aucune commission et versera à l’association locale Assafou l’intégralité de la vente. Il était important pour Hassan Hajjaj et pour nous que l’argent récolté puisse revenir à une structure s’occupant notamment d’éducation.
Cette association marocaine pour le développement dispose de 11 centres d’éducation et de formation dans la région d’Al-Haouz, près des villages qui ont été dévastés par le séisme. Pendant la durée de la foire, Hassan Hajjaj va aussi mettre à disposition dans notre bookstore une quarantaine de tirages qui seront vendus à un prix minimum de 900 pounds environ, à partir duquel les acheteurs pourront ajouter ce qu’ils voudront. Un pourcentage de nos ventes de tickets et d’autres marchandises sera enfin prélevé pour aider notre association partenaire.
Comment pensez-vous inscrire votre action dans la durée ?
D’autres initiatives auront lieu. Beaucoup d’artistes, pas seulement du continent africain, nous ont demandé comment ils pouvaient nous aider. En échangeant avec Christie’s, nous avons pensé organiser dans les deux dernières semaines de janvier, à Paris, une vente précédant la 1-54 de Marrakech. Nous réfléchissons à un autre évènement qui pourrait nous permettre une levée de fonds.
L’édition de Marrakech se tiendra-t-elle comme prévu en février prochain ?
La question, à vrai dire, ne s’est pas vraiment posée. Pendant la première semaine, nous étions tous sous le choc. En échangeant avec nos partenaires sur place, on a compris qu’en dehors de quelques bâtiments dans l’ancienne médina qui avaient été touchés, la ville n’a pas subi de dégâts considérables. Il est important de montrer pendant ces moments douloureux que la vie, néanmoins, continue. À l’heure où je vous parle, tout le monde est prêt pour la prochaine édition, d’autant que celle de l’an passé a été une vraie réussite.
Que représente, pour vous, en tant que Marocaine cette région du Haut-Atlas si durement touchée par le séisme ?
C’est la région de mes origines. On a tous été bouleversés. J’appartiens à une tribu berbère qui vient du sud du Maroc. Nous sommes, avec les autres membres de ma famille, les héritiers d’un ensemble de kasbahs qui appartenaient à mon grand-père. L’une de ces kasbahs, celle de Télouet, a été fortement endommagée. L’aide commence à se mettre en place mais les travaux de réhabilitation vont prendre du temps. Le tourisme local qui vit en grande partie des visites de ces kasbahs a été durement touché.
Un représentant du ministère de l’habitat est venu pour commencer à réfléchir avec les habitants à la rénovation de ces trésors architecturaux. Beaucoup de ces kasbahs pourraient d’ailleurs être inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO. Il va falloir trouver des solutions rapides et fonctionnelles qui respectent à la fois l’esthétique de ces constructions et les normes de sécurité si la terre bouge de nouveau dans le futur. Ce sont des projets de longue haleine qui requièrent la réflexion des architectes et l’aide de tous.
Propos recueillis par Olivier Rachet
Contemporary art from Africa and the Arab world Since 2009, published in Casablanca
La rédaction de diptyk se joint aux nombreuses voix endolories pour présenter toutes ses condoléances aux familles des victimes du séisme qui a frappé notre pays.
Nos pensées les accompagnent dans cette terrible épreuve.
Comme tout geste compte, voici une sélection d'associations ou d'initiatives auxquelles vous pouvez apporter votre soutien :
