L’art de l’algorithme

Share

Soufiane Idrissi nous entraîne aux frontières du réel à travers son œuvre conçue de façon virtuelle. L’artiste, qui a mis au point son propre logiciel, explore les possibilités de l’informatique pour composer ses peintures, exécutées à la main dans un second temps.

Soufiane Idrissi se considère comme un artiste conceptuel. Formé en arts graphiques et en informatique, il fonde en 2007 le collectif Radar à Rabat. Ce qui l’intéresse notamment, c’est de rechercher des images inédites sur Internet pour les faire basculer au statut d’œuvres d’art, à la façon d’un ready- made. Dans la lignée des premiers artistes qui se sont saisis de l’informatique dès les années 60, jusqu’aux courants du Net Art et du Digital Art des années 80-90, Idrissi questionne les enjeux de l’utilisation de ces nouveaux médiums en art, après plus de soixante ans d’expérimentation. L’aura de l’œuvre d’art est-elle en perdition face au numérique ? La part intuitive et sensible de l’artiste se fond-elle dans les aléas des algorithmes ? Soufiane Idrissi nous propose une réponse avec un art à la croisée du virtuel et du réel.

« Ce n’est pas revenir à une ancienne peinture, mais construire la nouvelle peinture » annonce Soufiane Idrissi en préambule de son exposition casablancaise. À l’aide du logi- ciel informatique qu’il a conçu, il compose virtuellement ses peintures, nourries par des données formelles et colorées. Il obtient ainsi une composition abstraite qu’il reproduit par la suite sur la toile, à la peinture. Le logiciel lui permet de calculer les nuances des couleurs utilisées et d’établir un équilibre entre les formes et les surfaces. Ce recours à la peinture dans un second temps brouille les pistes sur la genèse de l’œuvre même. En effet, les algorithmes ren- forcent les choix plastiques de l’artiste, mais ne remplacent pas son intuition. Cette codépendance entre l’artiste et l’ou- til informatique n’est pas si éloignée des problématiques du peintre classique, qui compose et harmonise son œuvre pour qu’elle soit visuellement équilibrée et ressentie dans son achèvement par celui qui la regarde.

Soufiane Idrissi se considère comme un artiste conceptuel. Formé en arts graphiques et en informatique, il fonde en 2007 le collectif Radar à Rabat. Ce qui l’intéresse notamment, c’est de rechercher des images inédites sur Internet pour les faire basculer au statut d’œuvres d’art, à la façon d’un ready- made. Dans la lignée des premiers artistes qui se sont saisis de l’informatique dès les années 60, jusqu’aux courants du Net Art et du Digital Art des années 80-90, Idrissi questionne les enjeux de l’utilisation de ces nouveaux médiums en art, après plus de soixante ans d’expérimentation. L’aura de l’œuvre d’art est-elle en perdition face au numérique ? La part intuitive et sensible de l’artiste se fond-elle dans les aléas des algorithmes ? Soufiane Idrissi nous propose une réponse avec un art à la croisée du virtuel et du réel.

 

Soufiane Idrissi, «Après le Radar», Galerie GVCC, Casablanca, jusqu’en février 2019.