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BIENNALE DE MARRAKECH, THE PLACE TO BE ?

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Un mois avant l’événement, l’équipe de Diptyk s’est déplacée à Marrakech pour constater l’avancement du projet. La Biennale se fignole dans un open space en étage, derrière une porte raffinée de Bab Laksour, à l’entrée de la médina. On y parle le « globish », cet anglais international appris sur les bancs de l’école ou sur le tas, et où toute nuance est impossible. Avant cela, elle s’est construite à force de mails et d’appels Skype, car l’équipe qui vient de se poser en ville était auparavant dispersée entre Casa, Marrakech, Bruxelles, Berlin…
Des quarante-et-un artistes sélectionnés dans la programmation officielle, certains que nous avons rencontrés à Marrakech (Jelili Atiku, Cevdet Erek, Max Boufathal) sont en vadrouille, sur le lieu de leur présentation ou dans les ateliers d’Eric Van Hove (lire notre article page 76). D’autres s’occupent d’une de leurs cinq ou six expos qui ont lieu en simultané aux quatre coins de la planète.
Malgré tout, et c’est là une des grandes particularités de la biennale, 80 % des œuvres que vous verrez ont été produites sur place. L’idée en 2012 était, selon l’expression du curateur Carson Chan, de « ramener l’art contemporain international au Maroc ». Un principe d’importation de contenu peu réussie, que la Biennale remplace aujourd’hui en jouant la carte du « glocal » : un mix de « global » et de « local ». Avec son équipe à la fois rattachée au Maroc et installée à l’étranger, la Biennale a davantage tablé sur la pertinence des projets artistiques que sur la nationalité des artistes (on compte à peine une dizaine d’artistes marocains et du monde arabe dans la programmation officielle), mais surtout d’après leur ancrage avec la ville et le Maroc (lire notre sélection pages 73 et 80). Notre rencontre à Marrakech avec l’artiste belge Eric Van Hove, personnage providentiel de la Biennale, confirme que cet ancrage fort dans la ville (son artisanat, son histoire, ses hommes) est bien l’ADN de cette édition.
Cette année il faut donc aller à la rencontre du public. C’est dans cet objectif qu’ont été choisis les trois lieux d’exposition. Très connus et faciles d’accès, Dar Si Saïd, l’ancienne agence de Bank Al-Maghrib et le Palais Badii permettront, selon Amine Kabbaj « d’aller chercher ce public spontané ». Il faut tisser avec l’espace urbain, jouer l’arabisation, inviter davantage d’artistes locaux… Mais surtout, faire le choix d’un curateur marocain après le duo controversé Carson Chan et Nadim Sammam, baby curators parachutés en 2012 qui faisait dire à Mohamed Rachdi : « Encore faut-il faire appel aux commissaires réellement compétents, surtout soucieux de servir l’art et le public, et non de se servir eux-mêmes ». Hicham Khalidi, qui leur succède en 2014, rajoute : « une biennale, c’est forcément politique. On est à Marrakech, et Marrakech n’est pas Venise. Du fait de son ancienneté, la Biennale de Venise est au firmament. Ici il faut être enraciné et connecté ».

[…]Retrouvez l'intégralité de notre dossier sur la Biennale de Marrakech dans DIPTYK#22, actuellement en kiosque

 

http://www.marrakechbiennale.org

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