Taper pour chercher

Édito #37

Partager

Au moment où nous entamions ce premier sommaire de l’année 2017, un article, lu dans le New York Times, m’éveillait à un questionnement central : « Who’s telling African stories ? » Qui, dans la presse internationale, raconte les histoires africaines ? Si le questionnement portait davantage sur la pratique du photojournalisme, il peut être transposé, dans les pages de Diptyk, aux « stories » de l’art contemporain. 

D’où parlent les artistes, curateurs, auteurs, critiques… ?

Dans ce numéro, comme un fil rouge, nous poserons la question du point de vue : qui parle ? Qui regarde ? Qui raconte ? Mais surtout, à qui s’adressent ces histoires ?

Ils s’appellent Yoriyas, Mariouch, Toumi, Doukkane… et ils nous parlent de nous. Au-delà de leurs clichés colorés, certains d’entre eux, formés au photojournalisme, portent un regard critique sur les disparités sociales ou les « instants de beauté suspendus de la Ville Blanche », écrit Marie Moignard dans l’important dossier qu’elle consacre à la street photo.

Quand elles ne peuvent pas surgir « du dedans », des histoires nous arrivent aussi « du dehors », comme cette story en miroir que l’écrivain marocain Abdallah Taïa consacre à la série de dessins Bed Work de son compatriote Soufiane Ababri dont nous publions un portfolio un brin licencieux. « Je suis avec Soufiane, écrit Taïa. Et je ne suis pas lui. C’est peut-être cela qui me fait aimer plus ces dessins. Soufiane est marocain comme moi. Vivant en France depuis quelques années, comme moi. Et, pour sûr, il est ici beaucoup plus libre que moi. Je suis surpris et ravi par son audace. Je suis frère avec lui. Admiratif devant lui. Et, comme d’autres l’ont fait avec moi, je prends sa main. Cela s’impose. Cela doit être fait. »

Une Afrique débarquera à Paris fin mars, sous la nef du Grand Palais où a lieu une édition de la foire Art Paris qui invite un focus africain.
Diptyk sera là, pour voir ce que les artistes invités, qui certes ne résument pas le continent, auront à dire, car comme le rappelle Marie-Ann Yemsi, la curatrice de ce focus qui a bien réfléchi à ces questions, « ce qui m’intéresse, c’est ce que l’artiste nous dit de ce monde, qu’il soit à Lumbumbashi, à Nairobi, à Bruxelles ou à Paris. »

 

 

Meryem Sebti 

 

Directrice de la publication et de la rédaction

Suivant

x
seisme maroc

La rédaction de diptyk se joint aux nombreuses voix endolories pour présenter toutes ses condoléances aux familles des victimes du séisme qui a frappé notre pays.

Nos pensées les accompagnent dans cette terrible épreuve.

Comme tout geste compte, voici une sélection d'associations ou d'initiatives auxquelles vous pouvez apporter votre soutien :