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L’artiste sud-africain -Mohau Modisakeng- explore son histoire et celle de son pays dans des images incantatoires qui portent les stigmates de l’Apartheid.

 

Mohau Modisakeng a fait de son corps un symbole de la mémoire collective. Dans ses vidéos et photographies, il se met en scène pour explorer son identité d’homme noir. Né en 1986 à Soweto, un ghetto de Johannesburg, Modisakeng a grandi dans la violence de l’Apartheid. Il a 6 ans quand son grand frère est tué d’un coup de couteau. De son enfance, il se souvient d’avoir côtoyé la mort au quotidien, des cadavres dans les rues de Soweto. « Dès le départ, j’ai vu mon corps comme un moyen de décrire mon propre combat avec le deuil de mon frère, mais aussi de réfléchir sur l’expérience noire collective en Afrique du Sud, ainsi que le traumatisme et le deuil qui font partie de notre histoire », explique-t-il dans le Financial Times  du 27 septembre 2016. 

Pour raconter l’histoire du corps noir, Mohau Modisakeng se pare de symboles. Dans les séries Endabeni et Ga Etsho, il porte le trilby, un chapeau qui était devenu le marqueur vestimentaire des travailleurs à la mine pendant l’Apartheid. Il arbore également des œillères de cheval qui dirigent de force le regard vers l’avant, dénonçant l’ignorance du passé. La machette évoque l’outil agricole mais aussi l’arme utilisée pendant la conquête coloniale.

Invocations puissantes et spirituelles, ses images s’inspirent aussi des croyances traditionnelles transmises par sa mère. Son corps semble parfois se muer en totem vivant, comme dans la série Ditaola. Revêtu de fourrure animale et d’un costume tribal, il porte un fusil sur lequel se perche une colombe avant de s’envoler. À l’image de l’Afrique du Sud qui avance vers la paix tout en étant aux prises avec les violences du passé (…)

 

 

Propos recueillis par Jeanne Mercier

 

 

Retrouvez la suite de cet article dans le numéro #37 de Diptyk Mag actuellement en kiosque

© Imane Sifeddine, Casablanca, 2016
© Imane Sifeddine, Casablanca, 2016
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