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HASSAN BOURKIA, MAITRE ET DISCIPLE A LA FOIS

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C’est en deux endroits que l’on retrouvera Bourkia en ce début d’année : commissaire d’une exposition à la Fondation CDG et exposé en solo à la Matisse Art Gallery de Casablanca, le peintre pénétré de métaphysique se fait guide et pèlerin sur le chemin de la création.

 

par Syham Weigant

 

L’âme de Bourkia, le peintre-philosophe, serait-elle douée du don d’ubiquité ? A la Fondation CDG, il sert de figure tutélaire à toute une nouvelle génération de plasticiens : Nabil Boudarqa, M'barek Bouhchichi, Noureddine Daifallah, 0, Abderrahim Iqbi, Amina Rezki, Yasmina Ziyat à qui il a décidé de « tendre la main ». Il a senti chez eux la « même flamme » et a réussi à construire une exposition qui reprend ses préoccupations plastiques, où se mêlent matières et graphies, reprenant textes de références poétiques ou philosophiques.

 

La couleur des mots et de la musique

Chez Matisse, en revanche, vous pourrez admirer la quintessence du travail du maître puisque « Couleurs des mots », l’exposition personnelle qui lui est consacrée, montre une large sélection d’une trentaine de tableaux récents, tous postérieurs à 2011. Ici, il s’agit d’un hommage aux écrivains qui l’ont accompagné et dont les fantômes hantent son esthétique, plus particulièrement Nietzsche dont il est le traducteur de référence au Maroc.

Auparavant il développait un travail où il intégrait successivement les quatre éléments : la terre (dont il était rappelons-le « spécialiste »), l’air, l’eau et plus récemment le feu sous forme de cendres, dont il recouvrait ses œuvres ou utilisait la force pour transformer ses matériaux. Le voici qui couvre à présent ses toiles du noir de l’encre des écrivains. C’est donc une exposition sous forme de synthèse, où il ajoute à sa pratique antérieure les « éléments étranges » glanés au fil de ses dernières lectures.

Chez Nietzsche qui était également artiste (musicien), il emprunte une forme d’écriture dansante et musicale qui donne une certaine « couleur aux mots ». Transposée sur ses tableaux, on y décèle une pensée non plus strictement conceptuelle mais métaphysique et allégorique, qui pousse à une forme exacerbée de réflexion critique. Une gymnastique intellectuelle que Bourkia apprécie particulièrement, lui qui dans son texte de catalogue met en scène « Bourkia le peintre » répondant aux questions nietzschéenne de « Hassan le philosophe ». Lui encore qui répond à mes questions, en marchant dans la campagne de Béni Mellal si chère à son cœur, en me soufflant : « Les belles idées viennent en marchant. »… Nietzsche, encore !

 

 

Carte blanche à Hassan Bourkia, « Mots, couleurs et matières »

Fondation CDG, Rabat

jusqu’au 15 mars 2014

 

Hassan Bourkia, « Couleurs des mots »

Matisse Art Gallery, Casablanca

jusqu’au 4 mars 2014

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