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Penser la catastrophe avec le musée monde de Guillaume Logé

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Réactiver la fonction poétique de l’art. Tel est le défi que nous lance Guillaume Logé dans son essai Le musée monde, L’art comme écologie. Dans le sillage de la pensée du philosophe grec Héraclite qui concevait le monde comme « un champ de forces antagonistes », Logé nous enjoint de penser l’impensable et de retrouver la raison d’être du musée, qu’il envisage comme « un instrument d’exploration et de pensée », « une attitude de collecte et de confrontation », et non comme un simple lieu de divertissement. Le musée monde, tel qu’il est peut-être ici idéalisé, ferait coexister philosophie de l’art et philosophie de l’environnement, écologie et esthétique, à l’image de la musique de John Cage qui considérait que son art était l’écologie même, en raison de sa nature vibratoire. À l’image aussi des utopies sociales qu’ont pu incarner les peintres pointillistes emmenés par les idées anarchistes d’un Paul Signac rêvant de « l’avènement d’une humanité en harmonie avec son environnement naturel et social » ou d’un Joseph Beuys qui partait du constat « d’un monde malade et à soigner ». Ce musée monde est moins à construire qu’à retrouver dans chaque expérience esthétique afin de « bricoler l’incurable » comme nous y invite depuis longtemps Mohamed El Baz.

Olivier Rachet

Guillaume Logé, Le musée monde, L’art comme écologie, éditions PUF, 323 p., 310 DH
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