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PIASA X ASPIRE : une vente sous forme de voyage à travers l’Afrique

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Elles rempilent. Les maisons de ventes PIASA et ASPIRE Auctions organisent, le 24 juin, une vacation dédiée à l’art moderne et contemporain africain. Après un coup d’essai au Cap qui a totalisé plus de 1,5 millions d’euros, c’est à Paris que les deux enseignes proposeront quelque 172 lots. 

La collaboration est inédite : « c’est la première fois qu’une maison de vente aux enchères africaine présente une collection d’œuvres à vendre en Europe », remarque Ruarc Peffers, le directeur général d’ASPIRE Auctions pour qui cette deuxième vente « marque un moment important dans l’histoire et le développement du marché mondial de l’art ». Un pari gagnant-gagnant pour PIASA et ASPIRE mais aussi pour les collectionneurs : jouer sur le marché occidental et sur le marché africain permet « de fluidifier le marché et aider les acheteurs à constituer des collections panafricaines», selon Christophe Person, le directeur du département art  africain contemporain chez PIASA. À terme, les deux maisons de ventes espèrent poser les fondations pour amener « le marché de l’art contemporain africain à des niveaux comparables à ceux de ses homologues européens et américains ».

William Kentridge (né en 1955, Afrique du Sud) Drawing from Johannesburg, 2nd Greatest City after Paris (Soho Eating),1989 Fusain et pastel sur papier 110 x 130 cm. Estimation : 190 000 / 250 000 €

Tour d’Afrique 

Cette vente souligne la complémentarité des expertises des deux enseignes qui offrent ici un tour d’horizon des grands centres de création artistiques africains. Elles ouvrent leur vacation avec des œuvres des peintres populaires du Congo (Moké, Chéri Chérin,…) découverts lors de l’exposition « Beauté Congo » à la Fondation Cartier et lors de la vente dédiée de la collection Pierre Loos chez PIASA en septembre 2018. Une version de la toile J’aime la couleur (2004) de Chéri Samba, thème iconique chez cet artiste kinois, est estimée entre 20 000 et 30 000 €.

Si cette vacation invite des scènes qui percent encore difficilement sur le marché international comme l’Ouganda ou le Kenya, elle se fait aussi caisse de résonance de l’attrait des collectionneurs pour des artistes déjà bien installés (Gonçalo Mabunda, Barthélémy Toguo, Yinka Shonibare, Ablade Glover,…) mais aussi du dynamisme de certains pays, comme la Côte d’Ivoire. Depuis quelques années, de jeunes Abidjanais séduisent les acheteurs qui apprécient leurs techniques picturales non-conventionnelles. Yeanzi projette du plastique fondu sur ses toiles. Armand Boua, quant à lui, colle et peint papier, carton, matériaux récupérés, pour mieux les délaver et les brosser, composant au gré des résidus ses chroniques urbaines. Comptez minimum 4 000 euros pour un grand format de cet artiste.

Simphiwe Ndzube (né en 1990, Afrique du Sud) Here gathers these who meet & dance their own, 2017 Huile, collages, peinture métallique et peinture spray sur toile avec objets trouvés. Estimation : 18 000 / 22 000 €

Mastodontes sud-africains

Du côté de la scène sud-africaine, très attendue, PIASA et ASPIRE sortent le grand jeu : on y retrouve des stars du marché comme Irma Stern ou Nicholas Hlobo et des œuvres de William Kentridge qui fait actuellement l’objet d’une importante rétrospective au LaM (Villeneuve d’Ascq). Ce n’est pas la première fois que PIASA propose des œuvres de cette figure majeure de l’art. En 2017, une gouache de la série « Heads » avait atteint un record en salle (405 800 €), multipliant par 4 son estimation. Cette fois, trois œuvres seront proposées dont un grand format au fusain et au pastel caractéristique de la production du Sud-Africain. Il y met en scène l’un de ses motifs récurrents, le personnage Soho, double inversé de l’artiste (estimation 190 000 – 250 000 €).

Comme lors de ses précédents opus, la vacation de juin présente une sélection de photographie, médium important en Afrique et en particulier en Afrique du Sud. Celle-ci compte une nouvelle génération de photographes déjà bien reconnue à l’international, avec en tête de proue Zanele Muholi ou Mohau Modisakeng qui ont tous deux exposé à la biennale de Venise. L’une l’an dernier, l’autre en 2017. Les tirages de Modisakeng proposés à la vente de PIASA et ASPIRE sont d’ailleurs tirés de la vidéo « Passage » qui avait été présentée à Venise.

Mohau Modisakeng (né en 1986, Afrique du Sud) Passage 6, 2017 Jet d’encre archive sur papier Epson Ultrasmooth, monté sous Diasec Edition de 6 exemplaires et 2 épreuves d’artiste 170 x 135 cm. Estimation : 7 000 / 9 000 €
Nicholas Hlobo (né en 1975, Afrique du Sud) Umfanekiso, 2012 Rubans et aluminium sur toile Signée, datée et titrée au dos 150,5 x 101 cm. Estimation : 45 000 / 55 000 €
Peter Clarke (1929-2014, Afrique du Sud) The Crossing: Africa; Crossing the Atlantic; America (from the Fence series),1987 Triptyque Gouache, collage et encre sur papier Chacun signé en bas à droite, daté « 30 june 1987 » et titré au dos 64,5 x 49,5 cm (chaque) 64,5 x 148,5 (l’ensemble). Estimation : 30 000 / 45 000 €

Vente : mercredi 24 juin 2020 à 18:00 – 118 rue du Faubourg Saint-Honoré 75008 Paris

Exposition publique :
20 juin 2020 de 11:00 à 18:00
22 juin 2020 de 10:00 à 18:00
23 juin 2020 de 10:00 à 18:00
24 juin 2020 de 10:00 à 12:00
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