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PSYCHANALYSE DES CONTES DE FEES

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Le Cube propose une nouvelle série de rendez-vous intitulée « New generation of art » qui propose à un jeune artiste de concevoir sa première exposition personnelle. Eva Spierenburg, néerlandaise, propose une immersion dans l’univers des contes de fées à travers son médium privilégié ; la peinture, mais aussi la vidéo et l’installation.

 

Pourquoi avoir choisi de travailler sur les contes ?

Je suis fascinée par certains sujets qui apparaissent dans différentes histoires à travers le monde. Le psychologue Carl Jung avançait la théorie d’un inconscient collectif, hérité de nos ancêtres préhistoriques, qui contiendrait des archétypes ou des symboles primitifs questionnant la survie du genre humain. On les retrouve dans les contes de fées, rêves et mythes que l’homme a utilisés pendant des siècles pour décrire en métaphores les différents événements de la vie. J'utilise ces histoires comme base, car je ne veux pas me limiter à mon vécu. J’ai lu beaucoup de contes africains et berbères. J’ai découvert deux contes berbères démarrant comme Hansel et Gretel des Frères Grimm, mais l’un des contes berbères se rapproche de la mythologie grecque et de l’histoire de Midas et ses oreilles d’âne.

 

Quels liens établissez-vous avec la psychanalyse ?

Mon travail est lié à l’inconscient collectif plus qu’à la psychanalyse. Il contient les archétypes de Jung : la sorcière, la méchante belle-mère, le père ou encore des thèmes comme la mort, que j’essaie de dé-personnifier en les faisant converger vers quelque chose de plus universel. Je m’intéresse à l'interaction entre hommes et femmes. Les personnages principaux sont toujours un frère et une sœur, mais ils ont un rôle différent en fonction des cultures. Dans Hansel et Gretel ils sont ; pour le frère un symbole de l’homme – action et esprit – et la sœur, la femme mue par ses sentiments et intuitions. Une répartition que l’on retrouve dans la théorie de Jung sur l’animus et l’anima. Pour survivre chacun doit apprendre à distribuer les tâches, comme cela est le cas dans la version occidentale. Dans les versions berbères, le frère est ignorant et gâté, et s’arroge toutes les trouvailles de sa sœur. Il y a même une version plus ambiguë où la sœur épouse un serpent et tente de tuer son frère. C’est étonnant de voir comment ces histoires diffèrent sur l'aspect des relations homme/femme. Je me demande si ces différences sont uniquement d’ordre culturel ou pas. Il est étonnant de voir que malgré la prépondérance des hommes dans la société musulmane, des contes ancestraux contredisent cet état de fait.

 

Syham Weigant

 

« Le Conte des Contes»

Eva Spierenburg

Le Cube

Rabat

Du 19 mars au 9 avril 2013

Détail de l'installation in situ "Le conte des contes", matériaux et dimensions variables, 2013 © Eva Spierenburg et courtesy du Cube
Détail de l'installation in situ "Le conte des contes", matériaux et dimensions variables, 2013 © Eva Spierenburg et courtesy du Cube
Biennale de Marrakech : Conversation express avec Karim Tassi
Biennale de Marrakech : Conversation express avec Karim Tassi
Mohamed Amine Kabbaj pose devant l’œuvre monumentale d’El Anatsui exposée au palais Badii © Biennale de Marrakech
Mohamed Amine Kabbaj pose devant l’œuvre monumentale d’El Anatsui exposée au palais Badii © Biennale de Marrakech
Détail de l'installation in situ "Le conte des contes", matériaux et dimensions variables, 2013 © Eva Spierenburg et courtesy du Cube
Détail de l'installation in situ "Le conte des contes", matériaux et dimensions variables, 2013 © Eva Spierenburg et courtesy du Cube
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