Taper pour chercher

Un silence dans le tumulte urbain

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À l’occasion de la COP22, Amina Benbouchta et Zelda Georgel ont travaillé ensemble pour repenser et réinventer la place de la nature dans le paysage urbain.
 

En invitant Zelda Georgel à partager son atelier de recherche à Dar el Kitab, Amina Benbouchta propose d’examiner le lien entre l’homme et la nature. De leurs échanges est née l’idée de la boîte à oxygène, une installation éphémère dans l’esprit de la cabane de jardinier, trace d’un jardin disparu. Une halte poétique pour les habitants du quartier des Habous, une bulle organique intemporelle, un silence dans le tumulte urbain. Une carapace protectrice pour des plantes d’eau, survivantes d’un jardin rêvé dans cet environnement aride. Le toit de la cabane est parsemé de cactus, d’herbes folles asséchées. L’intérieur, qui se veut comme un prélèvement d’un morceau de jardin arabo-andalou, évoque les collections didactiques des muséums. On y trouve des papyrus, nénuphars, lierres et mousses, dans l’ombre et l’humidité. « Je souhaiterais intriguer l’observateur, faire appel à ses sensations, à ses souvenirs et à la mémoire collective. Le jardin est un environnement connu de tous, mais que l’on regarde rarement avec attention. J’aimerais révéler ses détails, ses textures, ses matières sensuelles, ses étrangetés », commente Zelda Georgel. Exposé à l’état de prototype, le projet « Abri de jardin » est actuellement en cours de développement. 
 

Mémoire des plantes


Dès son arrivée à Dar El Kitab, Zelda Georgel a voulu mener un travail sur la notion de mémoire des plantes et des jardins qui constituent le patrimoine végétal de la ville de Casablanca. Une démarche qui fait écho au travail d’Amina Benbouchta sur l’archive et la mémoire. Durant une dizaine de jours, elle a visité les jardins et parcs de Casablanca, sillonné la ville pour avoir une vision globale de la végétation locale, de même qu’elle a échangé avec des paysagistes et des spécialistes pour comprendre l’histoire des plantes qui composent l’espace public et les comparer avec celles de l’espace privé. Elle s’est approprié le quotidien, l’environnement, pour proposer de nouveaux modèles de perception des espaces naturels. Les fragments d’observation récoltés, qui interrogent la mémoire collective et la mixité des cultures, s’inscrivent dans un long processus de recherche de l’artiste. L’exposition « Tissus vivants » montrera les prémices de son projet avec un premier rendu qui fait dialoguer plantes, dessins, photographies et textes. Outre l’actualité de la COP22, ces travaux relèvent d’une tendance bien ancrée dans l’art contemporain marocain. Depuis plusieurs années, certains artistes utilisent le thème du végétal dans l’espace urbain comme un outil de résistance, à l’instar de Hassan Darsi, Yto Barrada et Mohamed Fariji, ou plus récemment Abdessamad Montassir avec son projet sur le daghmous.           


Rym Abouker

 

 

Amina Benbouchta et Zelda Georgel, «Tissus vivants», dans le cadre de l’exposition in progress «Traversées» curatée par Kenza Amrouk, Dar El Kitab, Casablanca, jusqu’au 31 octobre 2016.

Cabane en bois, plantes, bassines et son © Zelda Georgel
Cabane en bois, plantes, bassines et son © Zelda Georgel
« L’Afrique est le centre du monde mais ne le sait pas. Le monde a commencé en Afrique et tout ce qui s’est développé dans le monde se vend en Afrique »
« L’Afrique est le centre du monde mais ne le sait pas. Le monde a commencé en Afrique et tout ce qui s’est développé dans le monde se vend en Afrique »
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