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[ Biennale de Marrakech ] La prochaine Venise ? entretien avec Reem Fadda

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Commissaire d’exposition pour le Musée Guggenheim à Abu Dhabi depuis six ans, Reem Fadda a également travaillé plus de dix ans à Ramallah pour divers centres culturels. Participer à la Biennale de Marrakech était une évidence pour cette Palestinienne qui s’est toujours beaucoup intéressée à l’art du Maghreb.
 

À quoi sert une biennale à Marrakech ? La ville n’est-elle pas à elle seule un lieu où l’art se vit au quotidien ?

La diversité de Marrakech, la façon dont les personnes y vivent, son ouverture au tourisme et à des ethnicités multiples sont tout à fait remarquables et font de cette ville un lieu capital. C’est une échappée vers un monde totalement différent. Organiser une biennale ici prend tout son sens puisqu’il s’agit d’une plateforme culturelle internationale. Par ailleurs, la production artistique et artisanale à Marrakech est extraordinaire, l’industrie touristique formidable, la nourriture exquise et la culture de la nuit y est très ancrée. D’ailleurs, je pense que la Biennale de Marrakech sera la prochaine « Biennale de Venise » pour cette région. Elle offre à la ville un tourisme de qualité. Il s’agit de vivre la ville, et pour que cela fonctionne, les habitants doivent aussi s’adapter. Cette biennale doit être avant tout une initiative marocaine. 


Quelles leçons avez-vous tirée des éditions précédentes ? 

Lors des éditions précédentes, il y avait beaucoup de bonne volonté, beaucoup de personnes qualifiées mais quelques lacunes subsistaient au niveau structurel. Il est nécessaire de professionnaliser davantage la Biennale pour qu’elle puisse évoluer dans des conditions optimales. Tous ces éléments supposent des connaissances artistiques, qu’il faut exploiter tout en comptant sur le savoir-faire local, qu’il faut intégrer au maximum. En même temps nous continuons à apprendre, et je pense que la dernière biennale était une belle réussite. Cette année nous voulons nous surpasser pour que la biennale puisse avancer en tant qu’institution. 


Expliquez-nous le titre que vous avez choisi ? 

C’est une sorte de provocation. J’ai choisi le titre « Not new now », ou « Rien de neuf pour le moment » (ndlr : la traduction retenue sera « Quoi de neuf là ? ») parce que je voulais me concentrer sur l’idée du temps, du moment présent. Un titre fort qui me permet de développer un concept non seulement pour la biennale mais aussi pour toute la ville. C’est une proposition conçue à l’échelle d’une ville entière qui réfléchit à des questions véritablement existentielles. « Rien de neuf » parce qu’il y a cette tendance à toujours associer la nouveauté au futur, à la modernité. Il y a une relation trouble au passé, une association à des idées archaïques, un héritage colonial et même une certaine radicalisation, à cause de cette nostalgie qui nous fait revenir en arrière. En fusionnant l’idée du vieux avec celle du futur, j’essaye de dire qu’il est très important de penser à aujourd’hui, parce que cela signifie agir. Vous pouvez vous souvenir du passé et vous soucier de votre avenir, mais le présent suppose l’action. À travers cette exposition, j’exhorte le monde à agir pour aujourd’hui.

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Retrouvez la suite de cet entretien dans le nouveau numéro de Diptyk #32 en kiosque depuis le 17 février.
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