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[ BIENNALE DE MARRAKECH ] Les coups de cœur de Marie Moignard au Palais Badii

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Le Palais Badii est une œuvre d’art à lui tout seul. Les ruines romantiques de cette ancienne demeure saadienne sont d’une majesté qui ne souffre aucun écart de scénographie. Un défi pour cette nouvelle édition de la biennale qui a tablé sur des œuvres monumentales, la formule idéale pour répondre aux espaces grandioses de ce haut lieu du tourisme marrakchi. En parallèle de l’installation de l’artiste star El Anatsui, Diptyk vous propose de découvrir les œuvres qui ont créé la surprise.

Fatiha Zemmouri

Dévoilé sur le net il y a quelques jours, le « rocher » de Fatiha Zemmouri est bien parti pour devenir l’un des gimmick visuel de cette biennale. L’artiste marocaine de 40 ans accède ici à la consécration : personne n’a manqué d’admirer sa pièce surprenante, un énorme caillou de plus de 5 mètres de long coincé dans un couloir étroit, entre deux hauts murs. Intitulé A l’abri… de rien, il protège tout autant qu’il menace. Une expérience visuelle et sensorielle inoubliable !

Vous vous posez certainement la question : fichtre, est-ce un vrai rocher et comment ont-ils réussi à l’installer ici ? Diptyk vous dévoile le secret : l’artiste matiériste a travaillé pendant de longs mois avec du polystyrène et du plâtre patiemment frottés, peints, etc. pour arriver à reproduire cette saisissante imitation de la nature.

Avec brio, Fatiha Zemmouri a enfin atteint l’objectif constant de la biennale depuis sa création : au propre comme au figuré, « insérer » de l’art contemporain dans le patrimoine marrakchi.

Rachid Koraïchi

Un autre défi encore jamais relevé par la biennale : investir avec bonheur les sublimes bassins de la cour centrale du Palais Badii. L’Algérien Rachid Koraïchi réalise cet exploit, mais tout en délicatesse.

Ses vases grand format, typique de sa démarche, semblent flotter paisiblement à la surface de l’eau. Issus de sa série La prière des absents (2013), ils sont faits de terre rouge, engobés de pigments bleu et blanc. Le peintre et graveur Rachid Koraïchi y livre toute la mesure de son talent par un subtil mélange de symboles inspirés de peintures rupestres sahari, et de calligraphie soufie.

Il scelle ainsi le sortilège opéré par le Palais Badii sur tout visiteur doté d’un âme : un appel à la méditation, au recueillement.

 

par Marie Moignard

Eric Van Hove, V12 Laraki, 2013, Photo Fabrice Coiffard
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Mahi Binebine, « Touche pas à mon globe »
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