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[ BIENNALE DE MARRAKECH ] Les coups de cœur de Marie Moignard à L’Blassa

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A la dernière biennale en 2014, c’était vraiment « the place to be » ! Que nous réserve L’BLASSA en 2016 ? Cet énorme bâtiment désaffecté, et généreusement mis à disposition par un mécène de la ville, voit à nouveau ses deux ailes et son toit investis par les « projets parallèles » de la biennale. Entendez par là, de jeunes artistes qui manient les nouveaux médias : photo, vidéo, installation, street art et performance, le tout orchestré par l’artiste M’Bark Bouhchichi.

 

Notre dossier « Spécial Biennale de Marrakech » (voir Diptyk n°32 actuellement en kiosque) passait déjà en revue le meilleur de ce spot incontournable du quartier Guéliz. On y avait repéré la série de photos performatives de Younès Atbane et l’installation vidéo d’Amine Oulmakki, qui confirment ici leur talent prometteur. Fana Wogi, la jeune création éthiopienne emmenée par Aida Muluneh, s’est avérée plus fournie que prévu et n’a pas déçu ! Nos coups de cœur aujourd’hui, ce sont les œuvres auxquelles on ne s’attendait pas…

 

Ben Rivers

Autre moment de grâce, le projet vidéo et cinématographique de l’anglais Ben Rivers. Avec son titre à rallonge que l’on vous épargnera de citer, cet ovni visuel est probablement l’œuvre la plus aboutie de la sélection vidéo de L’BLASSA. Ben Rivers le définit lui-même comme un « épopée labyrinthe, entre le documentaire, la fable et le rêve ». On y trouve un film dans le film : le tournage puis l’histoire d’un supplice, celui d’un jeune étranger dans les montagnes du Haut Atlas. N’hésitez pas à pénétrer dans ce long couloir plongé dans le noir total pour découvrir un grain noir et blanc, qui y est à couper le souffle ! Petit génie de l’image, Ben Rivers sait aussi manier la couleur : le long métrage projeté vendredi dernier au Colysée fait habilement tomber puis redresser des murs du labyrinthe de Rivers. Toujours visible à L’BLASSA, une vidéo type Super 8 d’une petite historiette berbère contée sur un rocher provoque l’hilarité. On ne se lasse pas de se perdre dans ces multiples niveaux de lecture superposés…

Ben Rivers, The sky trembles and the eye is afraid and the two eyes are not brothers, 2013.

Lien vidéo : http://www.theskytrembles.com/#trailer


Emo de Meideros

Vous voulez voir l’énergie de l’Afrique à l’état pur ? Ne manquez pas la vidéo du béninois Emo de Meideros. Coloré, ensorcelant et facétieux, l’univers de ce vidéaste qui pose en photo avec une visière façon Daft Punk, ne manquera pas de séduire vos yeux et vos oreilles. Impossible de ne pas se trémousser sur la musique composée par Meideros, où de jeunes enfants « se lâchent », affublés de déguisements improbables ! Montrée au Palais de Tokyo en 2014 (voir vidéo en illustration), la vidéo Kaleta/Kaleta était alors une « teuf » immersive et participative cherchant à provoquer la transe du Kaleta, le carnaval traditionnel béninois. C’est brut et gracieux à la fois, primal et sophistiqué… Avec sa quête du sacré, Emo de Meideros est le nouveau « Romuald Hazoumé », en version électro !

Emo de Meideros, Kaleta/Kaleta, 2014 

Lien vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=pdpCFUl9Of8

 

 

Marie Moignard

Imilfil, octobre 1983 © Daoud Aoulad Syad
Imilfil, octobre 1983 © Daoud Aoulad Syad
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seisme maroc

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