La prochaine exposition du commissaire, « Carambolages », sera-t-elle de celles qui marquent l’histoire de l’art ? Comme avec « Magiciens de la terre », il y sera question de brouiller les repères, d’interroger les catégories habituelles de l’art en échappant à l’axiome historico-géographique qui bien souvent prédomine dans les accrochages. Le but : décloisonner, créer des correspondances visuelles plus qu’encyclopédiques et linéaires. Le visiteur déambulera ainsi entre les 180 œuvres regroupées selon leurs affinités formelles ou mentales. Il fera de libres associations entre l’Étui pour mobylette de Wim Delvoye, un bouclier à frange de Bornéo ou la Main de Farid Belkahia… L’enjeu est d’imaginer l’exposition de demain, de trouver, comme le souligne le commissaire, « une taxinomie qui réponde aux attentes d’un public qui n’est pas celui des amateurs et qui n’en est pas moins en quête d’expériences esthétiques. À condition que ces expériences se relient à sa culture et à son imaginaire forgé par le cinéma, la bande dessinée, les médias, Internet ». Intriguant.
« Carambolages», Grand Palais, du 2 mars au 4 juillet 2016.