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KACIMI, L’ŒUVRE ENFIN VISIBLE !

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Du jour où les œuvres de Kacimi ont été déballées jusqu’au vernissage de l’exposition « kacimi : un hommage », diptyk a suivi la fondation Kacimi dans sa première action contre l’oubli. Moments inédits d’émotions et de partage.

« Nous sommes fous !… Oui, fous de créer, fous de vivre une vie d’homme libre, fous de parler et de tenter de communiquer, fous de désirer un changement, un passage de la mort à la vie », avait écrit Kacimi en 1979. Un passage de la mort à la vie. De l’oubli à la mémoire retrouvée. Kacimi était peintre mais il aimait écrire. Savait-il qu’en plus de survivre aux hommes, les mots échappent aux scellés des tribunaux, aux murs qui excellent à enfermer le corps et parfois même son œuvre… Et on mesure la chance qui nous est offerte en cette matinée pas comme les autres, au siège de la CDG, où le regard peut errer sur les territoires peints de Kacimi, entre ses dunes, ses hommes harassés, dans des abîmes de noir et de terre bitumeuse. Six ans après la mort de l’artiste, c’est la première fois qu’une trentaine de ses œuvres est regroupée dans un même lieu. Des œuvres collectées avec patience, empruntées chez des collectionneurs qui ont accepté de s’en défaire pour quelques semaines, le temps d’un hommage à Kacimi. (…) Une trentaine d’œuvres, pas plus ; un choix assumé par la Fondation Kacimi, commissaire de l’exposition « Kacimi : un hommage ». « Il ne s’agit pas de faire une petite rétrospective, explique Sylvie Belhassan. Nous avons délibérément choisi d’exposer ses œuvres des années 90 jusqu’aux années 2000. La rétrospective, la vraie, la grande, viendra quand on pourra accéder à l’atelier encore sous scellés de l’artiste. » 1 800 œuvres enfermées depuis six ans dans son atelier à Harhoura en raison d’un litige entre héritiers. 1 800 œuvres stockées dans de mauvaises conditions, mais surtout un patrimoine national inaccessible au grand public. Voilà pourquoi la fondation a dû faire appel aux collectionneurs et aux institutions publiques pour monter cette exposition qui marque la naissance de la Fondation Kacimi.

La culture comme levier social

(…) Quatre personnes, Jalil Bennani, Sylvie Belhassan, Bernard Princeet Hassan Slaoui ont décidé de dépasser le cadre amical, parce qu’être uniquement ami de Kacimi ne faisait pas bouger les choses. « Il est important de passer du stade privé au stade de la reconnaissance sociale d’un regroupement. C’est ce qui fait l’importance de la Fondation. Pendant plusieurs années, incontestablement, les amis ont été là. Or, il y a une dimension culturelle, d’appartenance à un patrimoine, qui dépasse la relation amicale, affective, émotive, et qui nécessitait la constitution d’une structure », déclare Jalil Bennani. « Kacimi nous a confié de son vivant : “Je voudrais créer une fondation où l’on puisse faire rencontrer des peintres avec des musiciens, des écrivains, des philosophes. Une rencontre qui ne soit pas qu’échanges intellectuels, mais qui doit présider à la création d’infrastructures permettant de transmettre le fait culturel et artistique. ” Pour lui, la culture n’était pas seulement liée à l’intime, elle était un véritable levier social. Une énergie, une expérience enrichissante à transmettre autour de soi». Et l’on retrouve dans son livre  Parole nomade cette citation de l’artiste: « Nul ne peut être digne d’être lui-même sans connaître son corps culturel » (…)

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