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LE MONDE NE SUFFIT PAS

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En résidence à l’espace d’art indépendant le Cube, Mohamed Arejdal, autre figure phare de cette jeune scène marocaine bouillonnante, expose les travaux issus de ce « summer’s lab ».

 

Arejdal est un électron libre, effervescent et imprévisible. Il suffit de l’écouter raconter ses péripéties rocambolesques à la périphérie du Maroc. Il s’intéresse très tôt aux notions de territoires et de frontières qu’il aime questionner, voire transgresser. Après s’être échappé en 2001 du poste de la Guardia Civil des îles Canaries, où, il était retenu comme clandestin, il semble s’assagir et opte pour l’enseignement aux Beaux-Arts de Tétouan. Mais le Maroc ne lui suffit pas, il cherche à s’éclipser dès que possible dans une quête qui le pousse vers l’autre et l’ailleurs. Cette fuite en avant lui permet de concevoir ses premiers projets tout en allant à l’aventure. Ainsi, pour Aôbor (Traversée), il décide de se rendre à la Biennale de Dak’art en stop, traversant 3 pays différents. Le voyage est créatif  et ponctué de performances, happenings ainsi que par la production d’œuvres et d’une documentation abondante.

C’est la quintessence de cet esprit inventif et militant que l’on retrouve dans l’exposition du Cube. Pour l’occasion, Arejdal a préparé un étrange globe/moulin en pierre de Salé, métaphore d’un monde en mouvement. Il y aura aussi une installation in situ, constituée de cailloux glanés par l’artiste et qui fait écho à cette phrase qu’il a si souvent entendue dans la bouche de son père : « c’est avec les cailloux du bled que l’on peut construire le bled. »
Voilà peut-être la réconciliation avec ce pays qu’il a si souvent essayé de quitter et qu’il préfère désormais questionner de façon aigüe et citoyenne. Cela ne veut pas dire la fin du voyage mais peut-être la possibilité d’un port de retour. « Je n’arrive pas à traverser la rivière sans toucher l’eau, car j’ai aussi envie de l’eau. » conclut l’ancien vagabond devenu philosophe.

 

Syham Weigant

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