Simon Njami fait briller les pépites africaines de la prestigieuse Collection Walther. Pour cette exposition pensée comme un récit, il puise à nouveau dans le vocabulaire biblique.
Que donne la rencontre entre un ancien trader passionné de photographie et un défenseur inlassable de l’africanité de l’art ? Réponse avec l’exposition « Après Eden» à La Maison Rouge, où Simon Njami présente une sélection de 800 photographies puisées dans la collection de l’Allemand Arthur Walther. « Une collection s’apparente à un monde. […] Pénétrer en cette terre étrange revient à jouer le rôle d’un explorateur en charge de la réalisation d’une cartographie inédite », commente Njami. Rivalisant avec les fonds des plus grands musées, la Collection Walther se caractérise par une surreprésentation de photographes d’Afrique et d’Asie. Un terrain particulièrement propice à Njami qui, depuis la création de Revue Noire jusqu’à l’expo « Africa Remix », n’a cessé de (re) mettre sur le devant de la scène les fragments oubliés de l’histoire de l’art international.
Après son expo titanesque « The Divine Comedy » en 2014 – où il réinterprétait le classique de Dante – Simon Njami s’appuie à nouveau sur une métaphore biblique. Cet « Après Eden », il l’a pensé comme une histoire à déployer : « La photographie […] nous dit souvent autre chose que celle qu’elle prétend montrer. J’y ai surpris un conte, une parabole dont la matière première est l’humain. » Le curateur entraîne ainsi le visiteur au cœur de huit fic-tions différentes. Hormis les chefs- d’œuvre occidentaux qu’on a déjà pu voir dans d’autres collections, on découvre des inédits africains dénichés par Njami.
L’INSTALLATION MONUMENTALE DE SUBOTSKY ET WATERHOUSE
PROPOSE UNE LONGUE RANGÉE DE DIAPORAMAS
COMME AUTANT DE FENÊTRES MOUVANTES
PARADIS PERDU
On pénètre naturellement, en Fiction 1, dans « Le Jardin ». Chassé du paradis, l’humain cherche à retrouver cet Eden, métaphore de la nature parfaite. Beaucoup de photographes sud-africains tels que David Goldblatt, Jo Ratcliffe ou Guy Tillim exorcisent en noir et blanc la chaleur trompeuse d’un exotisme en couleurs. En Afrique du Sud, marquée par les stigmates de l’Apartheid, les seuls espaces encore à conquérir semblent être eux d’une nature vierge. Santu Mofokeng livre les images les plus sensibles, reportages sur des cérémonies et costumes d’une tradition animiste originelle.
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