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Le pari de la YIA

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La 7e édition de la foire Young International Artist (YIA) est parrainée par Mounir Fatmi. Elle veut inventer une solide alternative pour les négligés de la FIAC.

 

Après Paris et Bruxelles, la Young International Artists Art Fair (YIA) s’installe à Paris au moment phare de la FIAC. Pour cette 7e édition, parrainée par Mounir Fatmi, 65 galeries internationales ont rendez-vous dans le très branché Carreau du Temple, dans le Marais, où elles proposeront une alternative à son aînée du Grand Palais. Sensible à la nécessaire évolution « curatoriale » des foires, son fondateur Romain Tichit (président de la Française des arts contemporains) a cette année enrichi l’événement d’un Comité curatorial piloté par Marion Zilio, docteur en esthétique et philosophie. Le Prix YIA Art Fair pour l’art contemporain, pour la troisième année consécutive, récompensera, au Musée Picasso le 29 octobre, un artiste exposé sur le salon.
 

Invitées gracieusement, comme toutes les enseignes africaines (à part Art Lab Africa), quelques galeries marocaines sont de la fête avec des solo shows. Ainsi, L’Atelier 21 présentera l’artiste déjà bien cotée Safaa Erruas. De Rabat, réputée au Maroc pour son activisme sur la jeune scène locale, Le Cube independant art room présentera le projet « Daghmous » de l’artiste Abdessamad El Montassir (Résistance Naturelle, 2016) défendu par Diptyk dans sa rubrique « L’incubateur » en décembre dernier. Galerie 127 emportera de Marrakech quelques œuvres de la série de découpages et collages The time in my brain de Mohamed Baala.
 

On retrouvera aussi la galerie tunisienne Aicha Gorgi qui refait un stand dessin très similaire à celui de mars dernier à Drawing Now avec le très bon Haythem Zakaria. Attendue au Carreau, l’enseigne kenyane Art Lab Africa  présentera entre autres des collages de l’artiste PK. Tout aussi attendue parce que très demandée partout (vous la retrouverez deux semaines plus tard sur la première édition de la foire AKAA à Paris), la Fondation Bandjoun Station sera accueillie par l’espace non-profit. Démarré en 2000, à l’initiative de l’artiste Barthélémy Toguo, ce projet global à vocation sociale, culturelle et agricole, inauguré en novembre 2013,  se donne pour mission d’offrir à la région qui l’a vu grandir au Cameroun un véritable laboratoire sans frontières. À Paris, il proposera un projet intitulé « Silent Crying » montrant les travaux de jeunes artistes africains : Jean David Nkot (Cameroun) et Atsoupé (Togo).
 

une autre manière d’aborder l’art émergent


Outre la présence africaine encouragée dans cette édition, le Carreau du Temple accueille aussi cette année quelques galeries italiennes, belges, lithuaniennes, slovaques ou roumaines. La garde française n’est pas en reste avec des enseignes moyennes émergentes, comme l’excellente Inlassable galerie (Paris), la jeune Maubert (Paris), ou encore Escougnou-Certraro (Paris) qui présente une installation de l’artiste Andrés Ramirez.

Le public attendu, 15 000 personnes l’an dernier, correspond à celui du week-end de la FIAC. C’est celui de l’art africain bien sûr, mais aussi, signale-t-on à la YIA, celui qui est à la recherche d’une autre manière d’aborder la jeune création émergente, parfois absente de la FIAC.


têtes d’affiche


Même si la YIA ne jouit pas d’une inauguration officielle type Grand Palais avec aréopage présidentiel, on ne désespère pas. En effet, les conférences ont tablé sur quelques têtes d’affiche et sollicité le groupe Kom.Post. pour animer ces talks. La directrice de publication de Diptyk, Meryem Sebti, est programmée aux côtés de Omar Berrada, écrivain, curateur et directeur de Dar al-Ma’mûn (Marrakech), Victoria Mann, directrice de AKAA, et Kantuta Quiròs & Aliocha Imhoff (fondateurs de la plateforme curatoriale « Le peuple qui manque »). Mais c’est le triumvirat de stars Mounir Fatmi, Barthelemy Toguo et Nidhal Chamekh qui devrait faire un tabac. Pour animer l’auditorium, un partenariat a été conclu avec Arte, qui devrait diffuser quelques pépites dont un documentaire sur la Chine, 1 million d’artistes et le film Ceci n’est pas un graffiti.

Enfin, un très important programme hors les murs va faire exister la YIA avant le week-end de la foire. Outre la proposition de Mounir Fatmi (lire p.38), on verra au musée Cognacq-Jay l’exposition « Loup » de Jean-Christophe Arcos qui passe en revue le mythe du loup, de Wall Street au masque vénitien.

 

Rym Abouker

 

YIA, Carreau du Temple,Paris 20-23 octobre 2016

Barthélémy Toguo, Vaincre le virus!, 2016, porcelaine émaillée, 200 x 50 cm Courtesy Galerie Lelong & Bandjoun Stati © Adagp, Paris 2016
Barthélémy Toguo, Vaincre le virus!, 2016, porcelaine émaillée, 200 x 50 cm Courtesy Galerie Lelong & Bandjoun Stati © Adagp, Paris 2016
Eric Van Hove, pièces détachées de la V12 Laraki, 2014. Copyright Eric Van Hove
Eric Van Hove, pièces détachées de la V12 Laraki, 2014. Copyright Eric Van Hove
Massinissa Selmani, Maquette No. IV, 2015, crayon sur papier, 60 x 50 cm Courtesy de Selma Feriani Gallery et Massinissa Selmani - vendu 3 500 €
Massinissa Selmani, Maquette No. IV, 2015, crayon sur papier, 60 x 50 cm Courtesy de Selma Feriani Gallery et Massinissa Selmani - vendu 3 500 €

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