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MOHAMED EL BAZ FAIT LE CHAMAN À PARIS ET CASA

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mohamed el baz déploie deux volets de son projet « bricoler l’incurable » à l’atelier 21 à casablanca et à la galerie jgm à paris. il parle guérison à casablanca tandis qu’à paris il tutoie la mort et la disparition.

Malgré notre volonté d’agir sur le monde, sur les situations qui nous touchent de près, nous ne faisons que bricoler. Quelque chose est inguérissable par définition », disait il y a quelques années Mohamed El Baz. Depuis 18 ans, l’artiste marocain né à Ksiba en 1967 et diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure d’Arts de Paris Cergy (Ensa), travaille sur le même projet : « Bricoler l’incurable ». Photos, vidéos, installations, livres, expositions… tout dans son œuvre n’est que détail de cette grande entreprise. « Je me suis demandé au départ si cela allait s’arrêter, mais ça ne s’est pas arrêté. C’est devenu un mode de vie. Bricoler l’incurable est l’appellation d’un projet où toute chose peut prendre place, en sortir, revenir… Au final, on fera le point. » Focalisé sur les questions que pose le monde, la vie, le social, le politique, El Baz s’intéresse de plus en plus à la condition d’artiste. Ce fut d’abord en 2009 « L’atelier aux cactus », pèlerinage dans l’un des lieux de vie de Jilali Gharbaoui (artiste marocain décédé en 1971, devenu une référence incontournable pour tous les artistes contemporains au Maroc, ndlr) ; puis l’exposition « Résonances » à Marrakech Art Fair, où les artistes étaient métamorphosés en crus appelés à se bonifier dans la cave du temps… et du marché de l’art. Cette année, El Baz concocte comme un chaman des temps modernes des remèdes pour ces mêmes artistes, s’attaquant littéralement à l’« incurable ». L’année 2011 signe aussi deux expositions rapprochées, l’une à L’Atelier 21 à Casablanca et l’autre à la Galerie Jean Gabriel Mitterrand, JGM, à Paris. Pas de recherche d’événementiel, nous assure l’artiste, juste une autre tentative de la machine à bricoler l’incurable, qui parle de guérison possible à Casablanca et tutoie la mort à Paris. En attendant de trouver le remède miracle contre l’incurable.

entretien 

Pour ceux qui ne connaissent pas encore le concept, « Bricoler l’incurable » est-il une tentative, inscrite dans la durée, pour structurer votre parcours d’artiste ? 

A l’origine, oui. Quand j’ai décidé de travailler sous cette appellation globalisante, je voulais une matrice capable d’agir, d’interagir avec le monde, de poser des protocoles de relations entre le travail formel, conceptuel et le monde de tous les jours. Finalement, l’enjeu pour moi est peut-être de redéfinir sans cesse « mes objets », mes obsessions… 

Quand j’ai commencé à exposer mon travail, je me suis intéressé à l’appellation des choses, sûrement convaincu de leur vanité. Dès lors, j’ai décidé d’ouvrir une voie… Je savais que la durée impartie au projet serait à la fois une alliée et une ennemie. Quand j’ai donné un statut à ce titre générique, je me suis senti plus libre quant à son devenir mais aussi plus responsable face à ses ambitions… Pour moi, les enjeux de « Bricoler l’incurable » se placent au fur et à mesure sur l’échiquier…

Lire la suite dans Diptyk, numéro 10

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