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[ PORTFOLIO ] Uche Okpa-Iroha, voir ce qui manquE

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Lauréat du grand prix des Rencontres de Bamako, l’artiste nigérian s’inscruste avec humour dans des scènes du film Le Parrain. Une présence qui dénonce l’absence, en l’occurrence celle des Noirs. 


par Simon Njami 
 

Bamako a déjà couronné Uche Okpa-Iroha en 2009 pour la série Under Bridge Life. Nous ne reviendrons pas sur le fait que le même photographe puisse être à nouveau lauréat du prix le plus prestigieux des Rencontres de Bamako. Cela relève du choix des commissaires et les membres du jury, dont je fus, n’ont pas eu leur mot à dire sur cet état de fait. Notre rôle était de choisir, parmi les propositions présentées, celles qui nous semblaient les meilleures et c’est ce à quoi nous nous sommes attachés. Dans Under Bridge Life, Okpa-Iroha dépeignait déjà un monde parallèle. Un monde invisible, un sous-monde dans lequel des êtres se mouvaient comme des spectres, des apparitions fantomatiques qui échappaient à la logique de la ville. La volonté du photographe était assez perceptible : rendre visible ce qui ne l’est pas. Selon les mots de James Baldwin, il s’agissait d’attirer notre attention sur l’évidence des choses (en l’occurrence des êtres) que l’on ne voit pas. 


LES MYTHES À L’ÉPREUVE 


C’est à cette même invisibilité, que soulignait l’écrivain noir américain Ralph Ellison, que s’est attaqué une nouvelle fois le photographe nigérian. Mais alors que, dans Under Bridge Life, il avait pour projet de dénoncer une invisibilité sociale et donc politique, avec The Plantation Boy, c’est à une autre forme d’absence qu’il s’est intéressé. Nous vivons, personne ne le contestera, dans l’ère de l’image reine. Dans les magazines, à la télévision, au cinéma, nous sommes face à une fabrique de signes qui forgent les idéologies contemporaines. Dans ce combat inégal, l’Afrique, terre d’oralité, n’avait aucune chance. Les grands mythes, rédigés par d’autres, ne concédaient aux Africains qu’un rôle secondaire (lorsque rôle ils avaient), même si des auteurs comme William Shakespeare leur avaient accordé une place où ils n’étaient plus de simples figurants, mais les acteurs principaux. 


La suite de cet article est disponible sur Diptyk magazine #31 en kiosque et en ligne sur ce lien https://www.relay.com/diptyk/numero-courant-1254.html
 

Uche Okpa-Iroha, série The Plantation Boy (2012), actuellement exposée aux Rencontres de Bamako, jusqu’au 31 décembre. 

© source AIC Press
© source AIC Press
© source AIC Press
© source AIC Press
© source AIC Press
© source AIC Press
© Cecilia Garroni Parisi - 2015
© Cecilia Garroni Parisi - 2015
Les deux photos: Paysage, 2016, produits chimiques sur plaque chromatographique Courtesy de l’artiste et CulturesInterface
Les deux photos: Paysage, 2016, produits chimiques sur plaque chromatographique Courtesy de l’artiste et CulturesInterface
Les deux photos: Paysage, 2016, produits chimiques sur plaque chromatographique Courtesy de l’artiste et CulturesInterface
Les deux photos: Paysage, 2016, produits chimiques sur plaque chromatographique Courtesy de l’artiste et CulturesInterface
Emmanuel Bakary Daou, Le temps Ebola, 2014, photo
Emmanuel Bakary Daou, Le temps Ebola, 2014, photo
Lebohang Kganye, Heir-story, Ke Lefa Laka, 2012-2013, photo
Lebohang Kganye, Heir-story, Ke Lefa Laka, 2012-2013, photo
Uche Okpa-Iroha, série The Plantation Boy (2012)
Uche Okpa-Iroha, série The Plantation Boy (2012)
Uche Okpa-Iroha, série The Plantation Boy (2012)
Uche Okpa-Iroha, série The Plantation Boy (2012)
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seisme maroc

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