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Décadrage colonial, un double regard sur la colonisation

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« Ne visitez pas l’Exposition Coloniale ! ». Ce manifeste signé en 1931 par de nombreux artistes surréalistes donne le ton du livre Décadrage colonial, catalogue de l’exposition éponyme organisée au Centre Pompidou. Prenant appui sur une série, certes hétéroclite, de photographies des années 1920-30 appartenant au fonds du Musée national d’art moderne, mais aussi sur de nombreux extraits de textes (trop courts à notre goût), le livre montre la complexité du regard que l’on accordait alors à l’aventure coloniale. Si de nombreux photographes portent un oeil « exotique » sur les paysages et les peuples qu’ils découvrent – quand ils n’érotisent pas les corps de façon outrancière –, d’autres artistes livrent une critique beaucoup plus virulente. En témoignent les dessins subversifs de Fabien Loris ou les photomontages de Pierre Boucher et de Simone Caby-Dumas, qui n’hésite pas à superposer au temple d’Angkor des images de travail forcé et de lynchage. « De moins en moins je supporte l’idée de colonisation, écrit de son côté Michel Leiris. Faire rentrer l’impôt, telle est la grande préoccupation. » Le livre montre de façon subtile comment se construit peu à peu, avec Henri Cartier Bresson ou Pierre Verger, une photographie plus humaniste qui tend à privilégier « l’individualité du sujet photographié, contre la fixation de pseudo-‘types’ humains ».

Olivier Rachet

Décadrage colonial, sous la direction de Damarice Amao, éditions Textuel, 192 p., 580 DH
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