Cette abstraction gestuelle, fortement influencée par la calligraphie que le peintre a découverte au gré de ses nombreuses pérégrinations en Asie, notamment en Thaïlande et au Sri-Lanka, est un autre point fort de l’exposition qui donne, en une soixantaine d’œuvres, un panorama exhaustif de son travail. Encres et gouaches sur papier, huiles sur toile, monochromes et polychromes : on retrouve toute la palette d’un artiste « qui n’a eu de cesse d’interroger à travers ses œuvres graphiques l’expressionnisme abstrait et le minimalisme », selon Björn Dahlström.
En choisissant de montrer un artiste qui a été dans les années 60 le principal assistant de Robert Rauschenberg et qui a enseigné à l’École des arts visuels de New York, la direction artistique du mYSLm exprime son attachement à un art moderne avant-gardiste et relève le défi d’inscrire le Maroc dans la géographie intime d’un peintre connu pour être un infatigable expérimentateur de formes. À travers la soixantaine de toiles exposées, qui entreront en résonance avec les œuvres de la scène marocaine exposées au même moment en marge de la foire 1-54, l’enjeu est de comprendre ce qui, dans cette œuvre, s’est joué au Maroc, mais aussi pour le Maroc.
«Brice Marden Morocco», Musée Yves Saint Laurent, Marrakech, du 22 février au 12 mars 2019.