Qu’est-ce qui vous intéresse dans l’art contemporain africain ?
L’art contemporain est un prétexte pour découvrir le propre de l’art africain, comme par exemple le peintre espagnol Miquel Barcelo, peut-être parce qu’il a travaillé en pays Dogon. Il a quelque chose de brut, de vrai, avec un rythme que je trouve très africain. Ce qui m’a toujours intéressé, c’est de dégager un point de vue africain sur le monde plutôt qu’un regard sur l’Afrique. C’est pour cela que dans le premier pavillon de l’art africain à Venise en 2007, beaucoup d’artistes n’étaient pas africains. Car quand on pose la question de l’art africain, cela peut avoir un côté anecdotique, comme on dirait « je suis philatéliste ».
Quels sont les jeunes artistes que vous suivez de près ?
Binelde Hyrcan, qui est angolais. Je suis son travail depuis longtemps et il est vraiment excellent. J’aime aussi le Congo- lais Sammy Baloji et en performance l’excellent Nástio Mos- quito. Ce sont mes trois chouchous.
Quel a été votre coup de génie ?
William Kentridge, car on ne savait pas à l’époque, en 2004- 2005, qu’il deviendrait aussi grand. J’ai eu aussi parfois beau- coup de chance aux enchères, comme pour un petit appui nuque Kouba dans une vente à Christie’s. Deux fous se sont battus avant sur une tête Fân, ils ont pratiquement rajouté un zéro à l’estimation. Mon lot passait juste derrière. Il y a eu un creux dans la salle, tout le monde avait le cœur dans la bouche, et je l’ai quasiment volé.